Review of: Pursuit
Romance / Thriller:
Paul Mercier

Reviewed by:
Rating:
2
On 27 mars 2016
Last modified:27 mars 2016

Summary:

Un film irlandais ambitieux et au casting impressionnant mais qui souffre de très nombreuses maladresses.

Un film irlandais ambitieux et au casting impressionnant mais qui souffre de très nombreuses maladresses.

pursuit_2015

Pursuit (2015)

Ecrit et réalisé par Paul Mercier

Avec Barry Ward, Ruth Bradley, Brendan Gleeson, Liam Cunningham,…

Directeur de la photographie : Billy Keady

Musique : John Dunne

Produit par Anne Gately pour An Pointe Productions

Thriller / Crime / Romance

Irlande

Diarmuid (Barry Ward) est garde du corps d’un chef de la mafia irlandaise. Pour assurer la paix dans le clan, son boss Fionn (Liam Cunningham) va épouser la fille de son adversaire, Gráinne (Ruth Bradley). Mais la nuit de noces ne va pas vraiment se passer comme prévue !

Pursuit-2015-PaulMercier« Pursuit » est une production irlandaise visiblement à petit budget mais fort ambitieuse. Homme de théâtre irlandais réputé et fondateur de la compagnie théâtrale « The Passion Machine Theatre Company » en 1984, Paul Mercier adapte ici à l’écran une pièce de théâtre qu’il a écrite au début des années 2000.

« Pursuit » nous propose un thriller et une romance improbable entre la fille du chef d’un gang local et l’un de ses gardes du corps sur fond de guerre des gangs. L’histoire est une déclinaison moderne d’une légende irlandaise Diarmuid et Gráinne.

Et pour son film, Mercier s’est entouré d’un sacré casting. On a droit à une palanquée d’acteurs de talent à commencer par quelques fortes têtes irlandaises comme Brendan Gleeson, Liam Cunningham, Owen Roe, David Pearse… Des acteurs qui ont tous travaillés avec, voire ont été découverts par Paul Mercier.

Le couple principal est également interprété par deux acteurs talentueux. Barry Ward a été découvert pour beaucoup en tête d’affiche dans « Jimmy’s Hall » de Ken Loach. Il joue ici Diarmuid, le garde du corps qui se fait manipuler par Gráinne (Ruth Bradley), fille gâtée d’un chef mafieux et ancienne chanteuse adolescente qui aujourd’hui se remémore sa gloire passée enfoncée dans son canapé et se retrouve à devoir épouser un vieux rival de son père pour assurer la paix dans la guerre des gangs qui se profile. Evidemment elle ne compte pas se laisser faire, et va improviser son propre enlèvement en braquant le garde du corps de son mari. Et c’est là que commence la course poursuite !

Le duo principal fonctionne plutôt bien (Ruth Bradley et Barry Ward font ce qu’ils peuvent), mais le personnage de Gráinne est tellement agaçant (et ses chansons tellement horripilantes) qu’on aurait juste envie de la gifler ! Et on se prend de pitié pour le pauvre Diarmuid, en se demandant pourquoi il en tombe amoureux ! Il est évident dès le début de leur relation que ça va mal se terminer pour lui.

Le problème étant que pour que le thriller marche, et qu’on s’inquiète vraiment du sort du couple, il faudrait qu’on ait une certaine empathie pour eux et en l’occurrence c’est un peu dur.

Au-delà d’un couple moyennement attachant, le film souffre d’un manque de rythme et de quelques scènes mal conçues où les dialogues tombent à plat. On comprend ce que Paul Mercier a tenté de faire, c’est juste que ça ne fonctionne pas vraiment. « Pursuit » a de grandes ambitions mais peut-être par manque d’expérience (c’est seulement son deuxième long métrage) ou de regard critique (la productrice est sa compagne et collaboratrice de longue date Anne Gately), Paul Mercier est très souvent à côté de la plaque.

Il signe néanmoins au moins une scène mémorable : celle où la survie des deux tourtereaux, pris dans une course poursuite en voiture, se joue dans un ballet de conversations téléphoniques.

On parle souvent des dangers de l’auto-édition en littérature, « Pursuit » met en évidence ceux de l’auto-production au cinéma. Avec un regard extérieur plus expérimenté, « Pursuit » aurait vu sa valeur cinématographique augmenter considérablement.

[xrr rating=5/10]