Peter O’Toole (1932-2013)

Peter O'Toole

Peter O’Toole est mort le 15 décembre 2013 à l’âge de 81 ans. Peu de ceux qui sont au fait sa période d’alcoolisme intensif avec ses collègues de beuverie Richard Harris et Richard Burton auraient pu prédire une telle longévité. Mais O’Toole était un roc. Il avait ainsi survécu à un cancer à l’estomac à la fin des années 70.

Personne ne semble savoir exactement où et quand il est né (à commencer par lui-même) : à Connemara en Irlande en juin 1932 ou… à Leeds en août, ville où il a grandit. En fait il dispose des deux actes de naissance. Fils d’un ouvrier/footballer/bookmaker irlandais et d’une infirmière écossaise, il a arrêté l’école à 14 ans. Il a commencé comme apprenti journaliste et photographe pour le Yorkshire Evening Post, avant de rejoindre la Royal Navy pendant la seconde guerre mondiale.

Peter O’Toole suit les cours de Royal Academy of Dramatic Art (RADA) de 1952 à 1954. O’Toole est tout d’abord un homme de théâtre. Il a joué le répertoire shakespearien au Bristol Old Vic et il continuera à jouer régulièrement sur scène bien après être devenu une star du cinéma.

S’il fait des débuts timides à la télévision dès 56 puis au cinéma en 1960, la gloire est arrivée vite et de nulle part deux ans plus tard quand il endosse un rôle d’abord proposé à Marlon Brando et Albert Finney, celui de l’aventurier TE Lawrence dans  l’épique « Lawrence of Arabia » (1962) de David Lean.

Sa prestation lui apporte une reconnaissance foudroyante et sa première nomination aux oscars. Il va immédiatement enchainer sur deux autres futurs classiques « Becket » (1964) de Peter Glenville et « Lord Jim » (1965) de Richard Brooks. Il montre aussi un talent comique certain dans le pourtant raté « What’s New Pussycat » (1965) de Clive Donner ou dans « How to Steal a Million » (1966) de William Wyler.

A la fin des années 60, on le retrouve encore dans quelques classiques où il joue des rôles très divers : un général allemand dans « The Night of the Generals » (1967), Henry II pour la deuxième fois après « Becket » dans « The Lion in Winter » (1968) et un professeur modèle dans le remake de « Goodbye, Mr. Chips » (1969).

Au début des années 70, il incarne des personnages plus grands que nature :  l’irascible irlandais et vengeur « Murphy’s war » (1971), dans la peau d’un fou dans la satire extravagante de la classe dirigeante « The Rulling class » (1972) ou encore dans la peau de Don Quichotte et Cervantes (The man of La Mancha, 1973)… A la télévision, dans l’excellent téléfilm « Rogue Male » (1976), il incarne un chasseur qui doit se cacher suite dans la campagne anglaise suite à une tentativer ratée d’assassinat d’Hitler.

Son choix de film n’est pas toujours très sûr (« Calligula », « Supergirl », « The Final Curtain »), mais surtout il souffre des dégâts de son alcoolisme. Son comportement mettra plusieurs fois sa carrière et sa vie en danger.

Dans les années 80, on le retrouve à la télé et au cinéma notablement dans « The Stunt Man » (1982) et surtout « The last Emperor » (1987) de Bernardo Bertolucci. Il a continué à apparaitre régulièrement sur grand écran dans les années 90 et 2000. Il avait décidé de prendre sa retraite cinématographique en 2012.

Peter O'Toole en 2006