Guerre:
Michael Anderson

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2
On 16 novembre 2015
Last modified:15 juin 2022

Summary:

Un film de guerre à gros budget raté à cause d'un scénario découpé en trois parties trop distinctes et qui ne fonctionnent pas ensemble.

Un film de guerre à gros budget raté à cause d’un scénario découpé en trois parties trop distinctes et qui ne fonctionnent pas ensemble.

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Operation Crossbow

(Opération Crossbow)

Réalisé par Michael Anderson

Ecrit par Emeric Pressburger, Derry Quinn et Ray Rigby

Avec George Peppard, Sophia Loren, Tom Courtenay, Richard Johnson, Anthony Quayle, John Mills, Trevor Howard, Lilli Palmer, Sylvia Syms, Jeremy Kemp,…

Directeur de la photographie : Erwin Hillier

Musique : Ron Goodwin

Produit par Carlo Ponti pour Metro-Goldwyn-Mayer British Studios

Guerre

115 mn

UK

A partir de fin 1942, les Nazis travaillent sur des bombes volantes (les fameuses v1 et v2). Churchill charge l’un de ses ministres d’enquêter sur le sujet.

Operation_Crossbow1965« Operation Crossbow » fait partie de ces films de guerre à gros budget avec un casting international. Quasiment un genre à part. Produit par le légendaire producteur Carlo Ponti, « Operation Crossbow » bénéficie donc de la présence de sa femme, Sophia Loren, de l’acteur américain George Peppard, de Lilli Palmer et d’un casting british impeccable : Tom Courtenay, John Mills, Trevor Howard, Anthony Quayle,…

Au scénario on retrouve notamment le grand Emeric Pressburger (sous le pseudo de Richard Imrie), et à la réalisation Michael Anderson qui avait signé notamment « The Dam Busters » (1955) ou « Around the World in Eighty Days » (1956).

Bref tout ceci ne laisse que présager le meilleur. Mais comme souvent, dans ce genre de productions boursouflées, l’équilibre est très fragile et le risque est grand que le film ne prenne pas et que le tout s’écrase lamentablement comme un soufflé raté.

Autant le dire tout de suite, « Operation Crossbow » est un film raté. Il l’était déjà avant d’être tourné. Le film est divisé en trois parties distinctes : 1) Les Anglais surveillent les agissements des Allemands et des tests qui pourraient être ou pas des bombes volantes. 2) Trois espions sont envoyés sur place et se font passer pour des scientifiques dans l’espoir d’infiltrer la base secrète où sont développées les bombes. Ils attendent dans un hôtel où l’un d’entre eux rencontre l’épouse (Sophia Loren) de la personne dont il a emprunté l’identité  3) Deux des espions arrivent à infiltrer la base alors que les bombardements commencent à Londres.

Le problème majeur étant que ces trois parties ne semblent pas faire partie du même film. La première partie est très bavarde et constituée de longs moments à Londres où les experts décryptent les photos et discutent de la possibilité que les Allemands développent ou pas une bombe volante (avec en parallèle les essais effectués en Allemagne). La deuxième partie se centre sur la rencontre entre le Lt. John Curtis (joué par George Peppard) et la sexy Sophia Loren (avec une fin assez abrupte). Enfin, la dernière partie est relativement spectaculaire, avec son lot d’explosions et de suspense : nos deux espions vont-ils réussir à signaler la position de la base secrète aux bombardiers britanniques ?

Bref, même si la production est de qualité et ambitieuse (très belle photo et décors soignés, plus le petit détail important : les Allemands parlent en Allemand !), et si tout le monde essaie de faire son devoir, « Operation Crossbow » chavire complètement pour aller s’échouer sur les rives de l’incompréhensible. Pourquoi cette première partie tirée en longueur et ennuyeuse au possible ? Par souci de réalisme (après tout le film est basé sur des faits réels) ? Et pourquoi cet intermède étrange avec le personnage joué par Sophia Loren (qui lui semble vraiment tiré par les cheveux) ? Pour glisser un peu de sensualité dans un film d’hommes ? Seule la dernière partie semble faire sens et est un tant soit peu réussie (les scènes d’explosion sont très bien faites !).

Il est toujours regrettable de constater un tel ratage quand des gens de talent sont impliqués. Mais la faute en vient en premier à la structure bancale du film.

[xrr rating=4/10]

DVD zone 1 (2006). Studio Warner Home Video. Version française et version originale sous titrée en anglais.