Review of: Melody Blaise
Comédie / Aventures:
Joseph Losey

Reviewed by:
Rating:
2
On 19 janvier 2016
Last modified:14 mars 2016

Summary:

Une parodie improbable des films de James Bond réalisée par Joseph Losey (!) mais qui finit par lasser. Dommage car quel casting et quelle direction artistique !

Une parodie improbable des films de James Bond réalisée par Joseph Losey (!) mais qui finit par lasser. Dommage car quel casting et quelle direction artistique !

ModestyBlaise1966-MonicaVitti

Modesty Blaise (1966)

Réalisé par Joseph Losey

Ecrit par Evan Jones d’après le comics de Peter O’Donnell et Jim Holdaway

Avec Monica Vitti, Terence Stamp, Dirk Bogarde, Harry Andrews, Clive Revill,…

Directeur de la photographie : Jack Hildyard

Musique : John Dankworth

Produit par Joseph Janni pour Modesty Blaise Ltd. et Twentieth Century-Fox Productions

Comédie / aventures

UK

Le chef des services d’espionnage britanniques, Sir Gerald Tarrant (Harry Andrews) recrute l’espionne Modesty Blaise (Monica Vitti) pour protéger une cargaison de diamants destinés à un sheik du Moyen Orient Abu Tahir (Clive Revill). Mais la cargaison a attiré la convoitise de Gabriel (Dirk Bogarde), un criminel de haut vol qui s’est fait passé pour mort mais qui compte bien revenir au devant de la scène avec cette affaire juteuse.

Modesty-blaise-1966« Modesty Blaise » est le résultat d’une suite de choix improbables qui mènent sans surprise à un film hautement improbable.

Pour rappel, Modesty Blaise est un personnage de comics britannique créé par Peter O’Donnell et le dessinateur Jim Holdaway en 1963. Le comics, qui durera jusqu’en 2002, raconte les aventures d’une jeune femme impétueuse et de son sidekick Willie Garvin. Tous deux luttent contre le mal avec des méthodes peu orthodoxes et n’hésitent pas à avoir recours au meurtre si nécessaire.

Le film est produit par Joseph Janni, juif italien installé en Grande Bretagne depuis la fin des années 30, et qui a joué un rôle important dans le cinéma britannique des années 60 en produisant tous les films anglais de John Schlesinger (Billy The Liar,…) ou encore le premier film cinéma de Ken Loach (Poor Cow en 1967).

Pour « Modesty Blaise », il fait appel au réalisateur Joseph Losey qui sortait tout juste d’un univers bien différent : les tranchées avec le playdoyer contre la guerre « King and Country ». Et Losey fera retravailler le script original du créateur du comics, Peter O’Donnell, par le scénariste de ce film, Evan Jones. O’Donnell se plaindra par la suite à maintes occasions que le scénario final ne contient qu’une ligne de ses dialogues.

Jones et Losey auraient pu décider de faire une sorte de James Bond au féminin. Mais ils ont décidé de prendre l’angle parodique pourtant absent du comics original et de plonger le tout dans un univers très swinging London. C’est coloré et ça se prend pas (trop) au sérieux. Le scénario vire vers l’absurde : Modesty Blaise trouve dans un appartement des comics d’elle-même, ou encore,comme son grand ennemi Gabriel, laisse tomber subitement leurs perruques,… sans parler du final.

Le problème de tout ça étant que Joseph Losey et son scénariste ne sont de toute évidence pas à l’aise avec la comédie, ni avec l’action. « Modesty Blaise » est malheureusement trop souvent plutôt embarrassant, tant le film semble à côté de la plaque. Il aurait peut-être fallu partir encore plus vers l’absurde, mais là cet entre deux témoigne trop du manque d’intérêt de Losey envers son sujet.

Le casting était pourtant des plus alléchants. Losey a recruté l’italienne Monica Vitti pour incarner l’héroïne, son acteur fétiche Dirk Bogarde pour le grand méchant de service et le tout jeune Terence Stamp dans le rôle de Willy, le partenaire de Melody (Stamp qui avait débuté sa carrière juste quatre ans plus tôt dans « Billy Bud »).

« Modesty Blaise » est donc un ravissement pour les yeux grâce à ses décors et costumes hauts en couleur (bravo à Jack Shampan, Richard Macdonald et Beatrice Dawson) mais le résultat est un film décevant qui laisse un goût d’amertume.

DVD zone 2 UK. Studio  Second Sight. Version originale sans sous titres.