James Mason

Né en 1909, dans le Yorkshire, issu d’une famille de marchands aisés, il a suivi des études d’architecture à Cambridge. Il tente l’aventure du théâtre pour s’amuser, et joue sur la scène de l’Old Vic. James Mason va rapidement se tourner vers le cinéma malgré un début guère prometteur (il se fait virer au bout de trois jours de tournage par Alexander Korda qui lui avait confié un petit rôle dans « The Private Life of Don Juan »). Mason persévère, et commence sa carrière d’acteur au milieu des années 30 en enchainant les quota quickies. Dès 1938, il apparait à la toute jeune télévision, puis à la fin des années 40, devenu une star britannique, il tente l’aventure hollywoodienne.

Dans sa longue carrière, prolifique voire boulimique, qui durera jusqu’à sa mort en 1985, James Mason n’a jamais connu de passage à vide, et a fait montre d’une belle solidité de jugement, jouant pour tous les plus grands réalisateurs, des deux côtés de l’Atlantique. Et évitant de se retrouver bloquer dans un type de rôle, même s’il faut bien l’avouer, il excellait particulièrement dans les personnages moralement ambivalents, sombres et tragiques voir sadiques.

Margaret Lockwood et James MasonLes mélodrames signés Gainsborough filmés en pleine 2nde guerre mondiale vont lui donner ses premiers grands rôles majeurs de méchants : ses prestations dans « The Man In Gray » (1943), « Fanny by Gaslight » (1944) et surtout « The Wicked Lady » (1945) font sensation auprès du public féminin.

Toujours pendant la guerre, il joue pour Roy Boulting (Thunder Rock, 1942) ou Basil Dearden (The Bells go down, 1943). Et après la guerre on le voit chez Carol Reed (Odd Man Out, 1947).

A la fin des années 40, il prend la direction des USA où il joue pour Max Ophüls (« Caught » et « The Reckless Moment », 1949) et Vincente Minelli (« Madame Bovary », 1949).

Dans les années 50, il continue à jouer des deux côtés de l’océan, en Angleterre chez Carol Reed (« The Man Between« , 1953), mais surtout aux USA où il enchaine les rôles les plus divers en interprétant un domestique opportuniste ou encore Brutus chez Joseph L. Mankiewicz (« 5 Fingers »/ »L’Affaire Cicéron »,1952 + « Julius Cesar »,1953), le capitaine Némo pour Richard Fleischer (« 20000 Leagues Under the Sea », 1954), le chevalier noir chez Henry Hathaway (« Prince Valiant », 1954) ou encore une star sur le retour pour Cuckor (« A Star is Born », 1954) sans oublier Rommel dans ‘The Desert Rats » (1953) de Robert Wise et « The desert fox » d’Hathaway, et un professeur idéaliste à la dérive dans « Bigger than life » (« Derrière le miroir », 1956) de Nicholas Ray. Le tableau de chasse est pour le moins admirable !

Il termine la décennie avec Hitchcock (« North by Northwest »/ »La mort aux trousses », 1959) et même, fait assez rare, on le voit dans une comédie britannique signée Guy Hamilton (« A Touch of Larceny »/ »Un brin d’escroquerie », 1959).

Peut-être résultat de cette hyper activité, qui frôle le surmenage, il a une première crise cardiaque en 1959.

A côté de la décennie précédente, les années 60 seront presque tranquilles pour James Mason avec quand même « Lolita » (1962) de Kubrick, « The Deadly Affair » (1966) de Sidney Lumet, « The Pumpkin Eater » (1964) de Jack Clayton et pas mal de grosses productions plus ou moins digestes (Mayerling, Genghis Khan, The Fall of the Roman Empire/La chute de l’empire romain, The Blue Max/Le Crépuscule des aigles,…). Puis changement de décor, on le retrouve à la toute fin des années 60 chez Michael Powell, réfugié en Australie, avec « Age of Consent« .

Les années 70 sentent un peu la fin de carrière mais avec des beaux restes : The MacKintosh Man (1973), Marseille Contrat (1974), Voyage of the Damned (1976), Autobiography of a Princess (1975), Cross of Iron (1977), The Boys from Brazil (1978), Murder by Decree (1979)… Il ajoute au passage à son palmarès de réalisateurs légendaires John Houston, Robert Parrish, James Ivory ou encore Sam Peckinpah… Et s’il n’est plus la principale tête d’affiche, il signe toujours des interprétations aussi marquantes.

Les années 80 vont le voir retravailler avec Sidney Lumet (« The Verdict », 1982) et faire une apparition dans l’improbable comédie de pirates « Yellowbeard » (1983). Il est assez ironique que sa dernière apparition sur grand écran soit dans un film dans lequel il ne devait pas tourner. Venu en plein tournage pour remplacer un acteur blessé, il marque de tout son talent « The Shooting Party » (1985) où il incarne un vieux propriétaire terrien qui pressent l’effondrement de l’époque édouardienne alors que la première guerre mondiale pointe son nez.

James Mason est mort d’une crise cardiaque à son domicile de Lausanne en 1984, à l’âge de 75 ans.

James Mason