Aventures:
Michael Powell et Emeric Pressburger

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3
On 26 juillet 2016
Last modified:26 juillet 2016

Summary:

Film d'aventures avec un sourire en coin, Ill met by Moonlight rend hommage aux militaires amateurs avec l'un des faits d'armes les plus improbables de la seconde guerre mondiale !

Film d’aventures avec un sourire en coin, Ill met by Moonlight rend hommage aux militaires amateurs avec l’un des faits d’armes les plus improbables de la seconde guerre mondiale !

IllMetByMoonlight1957

Ill Met by Moonlight (1957)

(Intelligence service)

Ecrit, réalisé et produit par Michael Powell et Emeric Pressburger

Avec Dirk Bogarde, Marius Goring, David Oxley, Cyril Cusack, Christopher Lee, David McCallum ,…

Directeur de la photographie : Christopher Challis

Musique : Mikis Theodorakis

Tourné aux studios Pinewood

Guerre / Aventures

104mn

UK

En 1943, le major Patrick Leigh Fermor (Dirk Bogarde) débarque incognito sur l’ile de Crête. Son plan ? Kidnapper le plus haut dignitaire allemand de l’île, le major General Kreipe (Marius Goring) et l’exfiltrer pour le ramener au Caire.

ill-met-movie-1957« Ill met by the moonlight » est un film d’aventures basé sur une histoire réelle rocambolesque. Pendant la seconde guerre mondiale, un major britannique organise le kidnapping du plus haut dignitaire nazi en Crête et aidé par les resistants locaux arrive à rejoindre la côte et à embarquer le général sur un navire britannique, et ce malgré une chasse à l’homme d’envergue lancée par les nazis sur l’ensemble de l’île.

L’épisode sera raconté dans un livre par l’un des compagnons d’arme du major britannique et publié en 1950. Sept ans plus tard, le duo mythique Powell et Pressbuger l’adaptent sur grand écran.

Devenu une star trois ans plus tôt grâce au triomphe de la comédie légère « Doctor in the House », Dirk Bogarde livre une prestation bravache, le flegme en bandoulière et un sourire en coin… Limite distanciée et parfois un peu agaçante. Le major Patrick Leigh Fermor incarné par Bogarde a un côté premier de la classe, un peu moqueur, tête à claques.

La prestation de Bogarde est à l’image du film qui refuse de complètement se prendre au sérieux. « Ill met by the moonlight » aurait pu être un film d’aventures à grand spectacle dans un technicolor rutilant. Au lieu de ça Powell et Pressburger nous proposent un film d’aventures en noir et blanc, ou l’humour et la bonne humeur règnent en maitre (malgré le danger de la situation). Comme son héros, « Ill met by the moonlight » aurait presqu’un côté sale gosse. Mais d’un autre côté, la réalisation a un côté old school assez déconcertant. Le film aurait été plus réussi si Powell et Pressburger avaient assumé complètement le côté anarchique de leur sujet.

Dans ses mémoires, Powell estime que « Ill met by the moonlight » reste leur plus gros échec (après l’avoir re-visionné dans les années 70, il se déclara « surpris de constater à quel point ce film était mauvais »). La faute pour lui a un scénario qui cite leurs anciens films, qui ne départ jamais du côté récit documentaire et est dépourvu points forts narratifs et de personnages suffisamment développés. Il regrette aussi l’absence de rôles féminins. Bref, il semblerait que Pressburger et Powell n’aient pas réussi à trouver tout à fait le bon angle pour raconter l’histoire. Peut-être aurait-il en effet fallu prendre plus de libertés avec la réalité pour créer un vrai récit cinématographique.

A la fin du film, nos kidnappeurs en herbe se retrouvent piégés car ils ne savent pas faire du morse et ne peuvent pas signaler leur présence au navire britannique venu les récupérer. Le général allemand (très bien interprété dans toute sa fatuité par Marius Goring) est choqué et humilié, se rendant compte que lui, le professionnel de la guerre, a été kidnappé par des amateurs. « Ill met by the moonlight » est une ode aux amateurs, à leur audace et leur courage.

A noter que le film n’a pas été tourné en Crête (suite au refus du gouvernement grec), mais dans les Alpes maritimes !

« Ill met by the moonlight » est la dernière collaboration de Pressburger et Powell via leur société de production de The Archers fondée en 1943, tournant ainsi la page d’une collaboration majeure du cinéma britannique. Ils retravailleront néanmoins ensemble sur « They’re a Weird Mob » (1966) et « The Boy Who Turned Yellow » (1972).

DVD zone 2 UK. Studio ITV. Sous-titres anglais.