Un thriller au scénario des plus basiques mais à la réalisation et à l’intreprétation efficaces.

Fright (1971)

(La peur)

Réalisé par Peter Collinson

Ecrit par Tudor Gates

Avec Honor Blackman, Susan George, Ian Bannen, George Cole, Dennis Waterman,…

Direction de la photographie : Ian Wilson / Production design : Disley Jones / Montage : Raymond Poulton / Musique : Harry Robertson

Produit par Harry Fine et Michael Style

Tourné aux studios de Shepperton

Thriller

84mn

UK

Amanda (Susan George), une jeune baby sitter vient s’occuper du fils d’un couple récemment installé dans une grande maison isolée. La mère Helen (Honor Blackman) semble très nerveuse à l’idée de laisser son fils seul mais son mari Jim (George Cole) insiste pour qu’ils passent la soirée au restaurant, en amoureux.

Une fois le couple parti, Amanda croit voir quelqu’un dans le jardin qui la surveille. Mais quelques instants plus tard c’est son petit ami Chris ( Dennis Waterman) qui débarque, bien décidé à profiter de la soirée pour concrétiser avec Amanda.

Au restaurant, Helen et Jim croisent le docteur Cordell (John Gregson). Ce dernier tente de rassurer Helen. Son inquiétude constante est infondée. Son ex mari, Brian (Ian Bannen) qui a tenté de la tuer, est enfermé dans un hôpital psychiatrique et il n’est pas question qu’il en sorte. Elle et son fils sont donc en parfaite sécurité. Ou pas…

La trame scénaristique de « Fright » est des plus simples et les trois quarts du film se déroulent dans la grande maison vieillotte et assez sinistre du couple. Pour autant, ce qui aurait pu être un simple film d’horreur à petit budget parmi tant d’autres (et le début des années 70 n’est pas avare de films d’horreur qui tentent de profiter de la relâche de la censure), reste un thriller inquiétant et tendu mais sans jamais basculer dans l’horreur.

Le scénario est signé Tudor Gates, à la fois scénariste et parfois producteur et réalisateur d’un certain nombre de comédies plus ou moins sexy dans les années 70 (« The Love Box » en 1972 ou « Intimate Games » en 1976), mais aussi dans l’horreur (« The Vampire Lovers », « Lust for a Vampire » et « Twins of Evil » pour la Hammer). Il fait également partie des nombreux scénaristes qui ont collaboré à l’inénarrable « Barbarella » de Roger Vadim en 1968.

La réalisation de Peter Collinson est très efficace et après un début un peu mou, il nous offre quelques -scènes très bien filmées (notamment celle où Brian tente de faire l’amour à Amanda en la prenant pour Helen).  Collinson s’était fait connaître en adaptant pour le cinéma le téléfilm de Ken Loach « Up the Junction » (1968) et bien sûr en signant « The Italian Job » (1969) mais son premier film, le méconnu « The Penthouse « (1967) était déjà un thriller à l’ambiance très tendue. Et c’est un genre auquel il reviendra plusieurs fois par la suite : « Open Season » (1974), « Target of an Assassin » (1979),… Parfois allant plus franchement dans l’horreur avec les mésestimés « Straight on Till Morning » (1972) et « The Spiral Staircase » (1975).

Ian Bannen est inquiétant à souhait dans le rôle du mari dérangé. Cet acteur écossais avait commencé sa carrière comme extra sur « Pool of London » (1951) et est devenu au fil des années un visage célèbre de la télévision et du cinéma britanniques. Il a continué à tourné jusqu’à sa mort en 1999.

Dans le rôle de la mère inquiète , on retrouve donc Honor Blackman, célèbre pour avoir été la première équipière de John Steed dans « The Avengers » (Chapeau Melon et Bottes de cuir ») mais aussi bien entendu Pussy Galore dans « Goldfinger » (1964). Elle a continué à tourner jusqu’à ses 90 ans, en 2015.

Susan George était déjà apparue dans l’un des précédents films de Collinson, « Up the Junction » (1968), tout comme Dennis Waterman (lui en tête d’affiche). La même année que « Fright », elle tourne aussi bien pour Pete Walker (« Die Screaming Marianne ») que pour Sam Peckinpah (« Straw Dogs« ) ou encore la série « The Persuaders » (Amicalement vôtre) !

DVD zone 2 UK. Studio Optimum (2010). Version originale sans sous titres.