Comédie satirique:
Christopher Morris

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4
On 30 août 2011
Last modified:27 octobre 2017

Summary:

"We are four lions" est une comédie britannique sur le terrorisme réalisée par Christopher Morris en 2010.

« We are four lions » est une comédie britannique sur le terrorisme réalisée par Christopher Morris en 2010.

We are four lions

Four lions (2010)

(We are four lions)

Réalisé par Christopher Morris

Avec Kayvan Novak, Nigel Lindsay, Riz Ahmed, Adeel Akhtar,…

Ecrit par Christopher Morris, Sam Bain, Jesse Armstrong et Simon Blackwell

Produit par Film4, Wild Bunch, Optimum Releasing, Warps Films

Comédie dramatique

97 mn

UK

Quatre terroristes islamistes du Nord de l’Angleterre se préparent pour leur jour de gloire : un attentat suicide. Conscients qu’ils doivent se professionnaliser, Omar et son ami Waj partent en formation en Afghanistan mais rien ne se déroule comme prévu, et ils doivent fuir le pays après avoir fait exploser le camp d’entrainement. Alors qu’un cinquième membre est recruté, ils continuent les préparatifs, mais cumulent les erreurs. Arriveront-ils au bout de leur projet ?

Le concept de « Four lions » est pour le moins osé. Il faut être sacrément inconscient pour réaliser une comédie sur le terrorisme par les temps qui courent. C’est pourtant ce qu’a fait le réalisateur Christopher Morris qui signe ici son premier film. Mais il suffit de regarder le CV du Monsieur pour voir qu’il ne vient pas de nulle part. Christopher Morris apparait régulièrement depuis vingt ans au générique de séries comiques d’excellente réputation outre-manche en tant qu’ Acteur/Scénariste/Réalisateur/Producteur : la satire de l’américanisation des journaux TV britanniques « The Day Today » (1994) avec Steve Coogan, les surréalistes « Big Train » (1998) et « Jam » (2000) ou encore le parodique « Brass Eye » (1997).

Evidemment, Chistopher Morris va avoir quelques difficultés à tourner son script écrit en 2007. Après des refus de la BBC et de Channel 4 qui jugent le projet trop controversé (il faut dire que Londres a été victime d’une série d’attentats suicides juste deux ans plus tôt) , Morris va faire appel aux fans et lancer une souscription pour monter le budget nécessaire au film. Film4 (la branche cinéma de Channel 4) et Film Warp vont finalement aider à boucler le budget.

Si le pitch et le CV de Christopher Morris suffiraient à ouvrir l’appétit, est-ce que « The Four Lions » tient ses promesses? En un mot « oui ». Soit, l’humour n’est pas toujours très fin (« Four lions » revendique son côté farce), et les terroristes en question sont de parfaits crétins. Seul le chef du groupe Omar pourrait être considéré comme normal, et parait même tempéré (voir sa relation avec sa femme qu’il traite avec respect, et ses disputes avec son frère plus intégriste mais également plus pacifique). Sinon le groupe est constitué de son ami simplet Waj, d’un occidental converti à l’Islam qui se veut encore plus radical que les autres (Barry) et du naïf Faisal. Un cinquième élément vient les rejoindre en cours, Hassan, un gosse de riche en rebellion contre l’autorité parternelle.

Ces amateurs vont commettre toutes les erreurs possibles et imaginables… pour aboutir à une fin tragique.

Le film tire sa force justement de son humour décomplexé qui ne nie par pour autant la dimension dramatique du projet de nos terroristes en herbe. On est souvent pris de sympathie et de pitié pour ce groupe de bras cassés qui semble bien inoffensif… avant de finalement mettre ses menaces à exécution. Vu la gravité du sujet, on rit souvent jaune, surtout à la fin du film, où le destin de nos anti-héros vire au drame et au pathétique.

Finalement il n’est pas question d’idéologie dans « Four lions » mais d’individus paumés et en marge de la société qui tentent de trouver une justification à leur existence. Pour le coup, pour eux, c’est raté.

DVD Studio Canal (2011). Version originale sous-titrée en français, version française. Bonus : Scènes coupées (18′), Coulisses du tournage (12′), Autour du film : Des garçons paumés (9′), Entretien avec Mohammed Alo Ahmad (13′), Entretiens au Festival de Bradford (4′)