Drame:
Anthony Simmons

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Rating:
4
On 31 octobre 2016
Last modified:25 juin 2020

Summary:

Un joli film, au ton morose, sur la complexité des relations homme-femme au milieu des années 60. Superbement filmé et joué. A découvrir !

Un joli film, au ton morose, sur la complexité des relations homme-femme au milieu des années 60. Superbement filmé et joué. A découvrir !

fourinthemorning1965

Four in the Morning (1965)

Ecrit et réalisé par Anthony Simmons

Avec Ann Lynn, Judi Dench, Norman Rodway, Brian Phelan, Joe Melia,…

Directeur de la photographie : Larry Pizer

Musique : John Barry

Produit par John Morris

Drame

Durée 94mn

UK

A quatre heures du matin, un jour comme les autres, le corps d’une jeune femme est repêché dans la Tamise. Alors que les policiers et les médecins légistes s’occupent du corps, on suit en parallèle les relations tumultueuses de deux couples, l’un qui vient juste de faire connaissance et un autre, marié avec un enfant.

Le corps d’une jeune femme est repêché dans les eaux de la Tamise au niveau de Putney dans la banlieue sud de Londres. Nous ne voyons pas son visage. Alors que la police récupère le corps, nous faisons connaissance en parallèle avec deux autres jeunes femmes. L’une (Ann Lynn) est une jeune femme célibataire, très élégante, qui travaille dans un bar de nuit. L’autre (Judi Dench) rentre chez elle essoufflée. Elle semble sur le point de craquer. Elle donne son médicament à son bébé malade, mais celui-ci n’arrête pas de pleurer.

Dès le début « Four hours in the morning » pose le doute. Les trois femmes ont le même imperméable, les cheveux blonds courts,… L’une des deux jeunes femmes que nous croisons va-t-elle se suicider ou être assassinée dans quelques heures ?

Les scènes avec le cadavre sont filmées comme un documentaire, sans emphase. On y suit de manière entrecoupée le parcours du corps qui passe entre les mains de la police et des légistes. Et on suit le parcours des deux jeunes femmes bien vivantes avec d’autant plus d’anxiété.

Les deux jeunes hommes qui partagent la vie à ce moment là des deux jeunes femmes ne savent pas comment parler à ces deux jeunes femmes. Le mari préfère se saouler avec son meilleur ami plutôt que de subir les reproches de sa femme qui se sent piégé chez elle avec son bébé. Et de son côté, le petit ami de la jeune célibataire veut aller trop vite et souhaite pouvoir amorcer une relation plus intime avec elle sans pour autant s’engager le moins du monde.

« Four in the Morning » relate trois histoires distinctes qui a priori ne se rejoignent jamais. D’ailleurs le réalisateur Anthony Simmons les a tourné de manière séparée et selon des méthodes de travail bien distinctes (aussi bien inspirée de Humphrey Jennings que de John Cassavetes). Il faut saluer le travail du monteur Angus McPhail. Ce que ne manque pas de faire Anthony Simons lors de la réédition en DVD du film : « Il m’a demandé de laisser travailleur seul pendant quelques jours pour remonter le film. Je l’ai laissé faire et il a ré-assemblé le film, pas les scènes individuelles en tant que telles mais la manière dont elles s’imbriquent entre elles pour former une seule histoire et un film. »

Très joli film sur les relations homme-femme au milieu des années 60, « Four in the morning » est un film à tout petit budget, sorti à l’époque de manière confidentielle dans quelques salles d’art et d’essai et qui mérite d’être redécouvert.

Les quatre acteurs sont tous excellents (ainsi que Joe Melia qui joue le compagnon de virée du mari et ex-locataire du couple). Il s’agit seulement du second rôle au cinéma de Judi Dench mais cette dernière avait déjà amorcé une belle carrière à la télévision et au théâtre. Les images en noir et blanc du port industriel transpirent de morosité. Et la musique de John Barry souligne avec précision les moments de complicité, de souffrance des personnages.

Le réalisateur Anthony Simmons, mort début 2016 à l’âge de 93 ans, signait ici son deuxième long métrage après un premier film de commande et un certain nombre de documentaires et de courts. Il aura finalement peu tourné pour le cinéma mais a signé une poignée de films apparemment digne d’intérêt dont The Optimists of Nine Elms » (1973) ou « Black Joy » (1977).

A noter que le film est miraculeusement disponible en DVD mais il ne faut pas rêver : on doit se contenter d’une version originale sans sous-titres.

DVD zone 2 UK. Studio Odéon Entertainment (2008). Collection « The best of British ». Version originale non sous titrée. Livret de 8 pages.