Review of: Comtesse Dracula
Horreur:
Peter Sasdy

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Rating:
3
On 8 août 2018
Last modified:11 mai 2020

Summary:

Une romance fantastique plutôt qu'un film d'horreur, le film est porté par une Ingrid Pitt convaincante (même si elle est doublée pour l'occasion !)

Une romance fantastique plutôt qu’un film d’horreur, le film est porté par une Ingrid Pitt convaincante (même si elle est doublée pour l’occasion !)

Countess Dracula (1971)

(Comtesse Dracula)

Réalisé par Peter Sasdy

Ecrit par Jeremy Paul d’après une histoire de Alexander Paal et Peter Sasdy

Avec Ingrid Pitt, Nigel Green, Sandor Elès, Maurice Denham, Lesley-Anne Down,…

Direction de la photographie : Kenneth Talbot / Montage : Henry Richardson / Direction artistique : Philip Harrison / Musique : Harry Robertson

Produit par Alexander Paal pour The Rank Organisation et Hammer Films

Tourné aux Studios de Pinewood

Horreur

UK

Vieille et amère, récemment veuve, la comtesse Elisabeth (Ingrid Pitt) découvre à la suite d’un incident avec sa servante que le sang de jeunes femmes peut la rajeunir. Elle ordonne que sa servante soit assassinée, et vidée de son sang. Désormais, la comtesse a retrouvé le visage de ses vingt ans et tombe amoureux d’un jeune . Mais ce sanglant prodige ne dure pas : il lui faudra assassiner d’autres innocentes victimes pour continuer d’apparaître jeune et belle…

« Countess Dracula » est inspirée d’une figure historique Élisabeth Báthory, une comtesse hongroise du XVe siècle accusée d’avoir tué et torturé 650 jeunes filles et de s’être baignée dans le sang de ses victimes pour garder sa jeunesse. Comme on s’en doute, ce genre de personnages a engendré pas mal de fantasmes, et il est très difficile de séparer le bon grain de l’ivraie entre la réalité et l’invention pure et simple. Certains prétendent même que toute cette histoire aurait été montée de toutes pièces pour s’emparer de la fortune de la comtesse, récemment devenue veuve.

Cette figure quasi légendaire est parfois baptisée « Comtesse Dracula » (d’où le titre, même s’il semble mal choisi vu que le film n’a rien à voir avec le personnage de Dracula tel qu’il est montré à l’écran par la Hammer). C’est en tout cas bien évidemment un personnage de choix pour un film d’horreur.

Pour autant c’est là que « Countess Dracula » surprend. Le film tient plutôt de la romance fantastique que du film d’horreur. On s’étonne de voir un film de 1971 rester aussi sobre, voire prude, et ne montrer que le minimum en actes horrifiques. Comme si le réalisateur Peter Sasdy avait voulu tourner un film historique et non un film d’horreur. Pourtant Sasdy avait déjà tourné « Taste the Blood of Dracula » (1970) pour la Hammer et allait encore enchaîner avec « Hands of the Ripper » (1971)…  bref il savait un minimum ce qui était attendu de lui.

Le résultat est assez déséquilibré et un peu plat. Néanmoins, « Countess Dracula » bénéficie d’un casting séduisant (Ingrid Pitt en tête mais aussi Nigel Green dans l’un de ses derniers rôles) et de décors réussis (les décors du château, où se passe 80% du film, ont été empruntés à « Anne of the Thousand Days » de  Charles Jarrott).

Ingrid Pitt (Ingoushka Petrov de son vrai  nom) est une actrice d’origine polonaise qui, avec sa famille, a été internée pendant la guerre en camp de concentration. Elle a fait ses débuts au milieu des années 60 dans des petits rôles ou en extra pour diverses productions européennes (elle apparaît ainsi non créditée dans « Doctor Jivago » et « Falstaff »). Ses rôles les plus notables restent des seconds rôles dans « Where Eagles Dare » (1968), le film qui l’a fait venir en Grande Bretagne, et « The Wicker Man » (1973). Au début des années 70, elle enchaine deux apparitions notables pour la Hammer : « The Vampire Lover » (1970) et « The Countess Dracula » (1971) qui marqueront les esprits et la feront entrer dans le panthéon des héroïnes de la Hammer.

Dans « Countess Dracula », elle tient la tête d’affiche mais est doublée au montage, sur décision du réalisateur Peter Sasdy, ce qui ne lui aurait guère fait plaisir (et on la comprend !). Apparemment son accent n’était pas assez aristocratique…

Combo DVD/Blu-ray ou DVD. Studio Elephant Films (2014). Version originale sous-titrée en français et version française.