Review of: Code 46
Romance SF:
Michael Winterbottom

Reviewed by:
Rating:
3
On 24 avril 2016
Last modified:17 janvier 2019

Summary:

Une romance passée à la moulinette d'un probable futur. Efficace mais un peu trop stylisé.

Une romance passée à la moulinette d’un probable futur. Efficace mais un peu trop stylisé.

Code36-TimRobbins

Code 46 (2003)

Réalisé par Michael Winterbottom

Ecrit par Frank Cottrell Boyce

Avec Tim Robbins, Samantha Morton, Om Puri, Jeanne Balibar,…

Direction de la photographie : Alwin H. Küchler et Marcel Zyskind

Musique : The Free Association

Produit par Andrew Eaton pour BBC Films et Revolution Films

Science-fiction, romance

UK

Dans un avenir proche, où le clonage fait partie du quotidien, le monde est divisé entre des grandes villes modernes où la population vit dans des appartements aseptisés, et de vastes zones désertiques où sont relégué les exclus, les sans-papiers. Enquêteur privé, William (Tim Robbins) est envoyé à Shanghai pour interroger les employés de la société Sphynx sur un trafic de papiers. Il soupçonne Maria Gonzales (Samantha Morton) et pourtant, il va se laisser entraîner dans une relation qui va menacer leur liberté...

affiche-code-46-2003Imaginez un monde divisé en deux. Dans le monde des riches il faut des papiers (ou plutôt des codes d’identité génétiques) ultra sécurisés et une assurance pour entrer dans chaque zone urbaine protégée. Les autres, les pauvres, sont cantonnés à une zone mi désertique où l’anarchie règne. La langue dominante l’anglais est mélangée avec du chinois, de l’espagnol ou encore du français. Mais surtout, les expérimentations génétiques ont fait que vous avez le risque sans le savoir de tomber amoureux et de faire un enfant avec quelqu’un qui a exactement le même code génétique que vous, provoquant ainsi un code 46. La conséquence ? l’interruption immédiate de la grossesse et un effacement ciblé de votre mémoire afin que vous oubliez jusqu’à l’existence de votre partenaire illégal.

En tombant amoureux de Maria Gonzales lors d’une enquête sur un trafic de faux papier, l’enquêteur William Geld va violer sans faire exprès ce code.

« Code 46 » est donc une romance atypique, où l’attirance entre un homme et une femme n’est plus forcément due au hasard (Geld doit il son attirance envers Maria à une sorte de complexe d’Oedipe ?) et où donc toute relation peut devenir dangereuse (et rend obligatoire  pour chaque couple une vérification de conformité), enlevant ainsi toute spontanéité à l’amour (bref le rendant virtuellement impossible).

Le scénario de Frank Cottrell Boyce est audacieux, voire un peu trop, on s’y perd parfois un peu. Autre choix atypique, le film est raconté du point de vue de Maria dont on entend la voix off nous guider à travers le film (procédé justifié par la fin du film). Sa description du futur est en tout cas et malheureusement assez réaliste ! Boyce est l’auteur de nombreux scénarios originaux comme « 24 hours people » également réalisé par Michael Winterbottom, ou « Millions » pour Danny Boyle.

La réalisation de Michael Winterbottom est léchée, peut-être un peu trop. On a parfois l’impression d’être devant un long clip. Impression renforcée par un usage quasi permanent de la musique ambiante sympathique mais passe-partout. A noter encore niveau bande son, la participation de The Clash ou encore du groupe Coldplay (Winterbottom est un fan de musique – il l’a encore démontré l’année suivante avec la romance érotique et rock « 9 songs »). Par contre, de façon ingénieuse Winterbottom mélange les décors de plusieurs villes pour créer avec succès une impression futuriste (sans effets spéciaux ni budget conséquent).

« Code 46 » est une romance impossible et qui fonctionne (notamment grâce au couple formé par Tim Robbins et Samantha Morton), mais toujours sur le fil. Un film fragile, mais réussi – pour peu qu’on entre dans son univers particulier.

DVD zone 2 FR. Studio Swift Productions. Version originale sous-titrée en français et version française.