Comédie musicale:
Alan Clarke

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4
On 25 juin 2016
Last modified:6 juin 2020

Summary:

Comédie musicale improbable où s'affrontent deux champions de snooker excentriques (un cow-boy et un vampire) !

Comédie musicale improbable où s’affrontent deux champions de snooker excentriques (un cow-boy et un vampire) ! Un OFNI signé Alan Clarke.

RhapsodieEn3bandes

Billy the Kid and the Green Baize Vampire (1987)

(Rhapsodie en trois bandes)

Réalisé par Alan Clarke

Ecrit par Trevor Preston

Avec Phil Daniels, Alun Armstrong, Bruce Payne, Louise Gold,…

Directeur de la photographie : Clive Tickner

Musique : George Fenton

Produit par Simon Mallin pour Incorporated Television Company (ITC) et Zenith Entertainment

Tourné aux Twickenham Film Studios

Comédie musicale / Comédie / Sport

UK

T.O. (Bruce Payne) est le manager d’un talentueux jeune joueur de snooker, Billy The Kid (Phil Daniels). A la suite d’une partie de poker perdue, un chef mafieux l’oblige à organiser une partie entre son protégé et Maxwell (Alun Armstrong), le champion du monde de la discipline qui passe ses journées déguisé en vampire.

billy-kid-and-the-green-baize-vampire-1987Alan Clarke est un réalisateur disparu trop tôt (en 1990 à l’âge de 54 ans) qui a néanmoins profondément marqué la télévision britannique et a également fait quelques (mais rares) incursions au cinéma. Au UK, le BFI a enfin sorti en juin 2016 un superbe coffret Blu-ray regroupant l’ensemble de ses oeuvres télévisuelles (Dissident & Disruption: Alan Clarke at the BBC)

En France, on a de la chance car le travail du réalisateur a attiré l’attention de Potemkine et Agnès B. qui ont édité en 2011 un très joli coffret regroupant quelques unes de ses oeuvres les plus marquantes : Scum, Made in Britain (1982), The Firm ou encore Elephant. Ils récidiveront deux ans plus tard en sortant la comédie de moeurs « Rita, Sue and Bob Too! » (1986).

Mais je dois dire que c’est Elephant Films qui remporte le pompon en nous proposant en DVD le hautement improbable « Billy the Kid and the Green Baize Vampire ». Ce film de 1987 est un OVNI dans la carrière de Clarke, mais pas seulement. Il s’agit d’une comédie musicale dans le monde du snooker où deux joueurs excentriques s’affrontent : le champion du monde Maxwell Randall, qui se déguise en vampire et dort dans un cercueil, et le jeune coq connu sous le nom de « Billy the Kid » qui ne joue évidemment pas sans ses éperons.

A l’époque de sa sortie, « Billy the Kid… » a été un échec critique et public cuisant. Bon faut dire qu’au delà du caractère assez particulier du film, le snooker, sport phare outre manche dans les années 70, était déjà passé de mode (le film montre assez bien d’ailleurs les dérives de ce sport devenu avec les années avant tout un spectacle – voir sur le sujet également le téléfilm récent The Rack Pack).

Stylistiquement, le film est un sacré melting pot qui rassemble les codes du film sportif, de la comédie musicale, du western ou encore du film d’horreur SF. Avec en fond, une pointe de cinéma social (qui est l’une des marques de fabrique de Clarke). Ici on voit particulièrement l’affrontement entre la nouvelle génération et leurs parents, bouffés et déjà digérés par les années Thatcher.

Le snooker c’est bien plus qu’un jeu. C’est un mode de vie. Un monde dans un cadre bien défini.

Mais il ne faudrait pas prendre top au sérieux « Billy the kid ». Tout est exagéré. La caméra très mobile virevolte, les acteurs sur-jouent, les décors sont sombres et claustrophobiques (il n’y a aucune scène d’extérieur), la musique composée par George Fenton est pour le moins hétérogène (mélangeant les influences de l’opéra, la musique pop synthé, le rock ou encore la country) et est adossée à des paroles quasi surréalistes.

Et c’est un pur bonheur. J’avoue que je me suis laissé emporter par l’absurdité de « Billy the Kid and the Green Baize Vampire ». Soit, les personnages auraient pu être un peu plus développés (celui de la journaliste notamment est clairement sous-utilisé), mais sinon c’est un grand moment de n’importe quoi assumé et ça fait du bien !

Notons par contre que, sans être honteuse, la copie fournie sur le DVD d’Elephant Films (probablement semblable à celle disponible outre-manche chez Network ?) est d’une qualité relative. Dommage.

[xrr rating=8/10]

DVD zone 2 FR. Studios Elephant Films (2015). Version originale sous-titrée en français.  Le film par Jean-Pierre Dionnet (15′)